Kazakhstan | 3 semaines sur les traces de la Route de la Soie

Ce géant d’Asie centrale méconnu pour certains, injustement perçu comme dangereux pour d’autres, m’a happée par hasard au détour d’une vidéo Instagram. Intriguée, j’ai rapidement été fascinée. Pendant des mois, ce voyage a mûri dans un coin de ma tête… jusqu’à enfin se concrétiser, du 24 août au 14 septembre 2025.

Résultat : le Kazakhstan a été un vrai coup de cœur. Un diamant brut encore préservé du tourisme de masse, dont la beauté et l’authenticité nous ont profondément marqué.

Ne vous fiez pas aux sonorités rugueuses de son nom ! Le Kazakhstan est le seul pays où nous nous sommes sentis en sécurité à chaque instant. De jour comme de nuit, aucun regard insistant, aucune situation gênante. Un pays moderne et paisible, souvent mal jugé : une belle leçon de voyage.

TRANSPORTS 

Nous avons réservé nos billets multidestinations avec Turkish Airline, environ six semaines à l’avance. Paris CDG – Astana à l’aller, puis Aktaou – Paris CDG au retour avec une courte escale à Istanbul : comptez environ 10h30 de voyage pour chaque trajet.

Pour le vol domestique entre Almaty et Aktaou, nous avons opté pour FlyArystan, une compagnie locale low-cost. Trois heures de vol direct, sans encombre.

Pour relier Astana à Almaty, nous avons opté pour le train de nuit à grande vitesse Talgo : 17 heures de trajet à travers les steppes, en couchette VIP (1st class sleeper). Les compartiments sont privés, fermés, avec deux lits simples superposés, et un plateau-repas est servi le soir.

Le train dispose aussi d’un vrai restaurant avec un large choix de plat à la carte.

Pour réserver, le site Ticket.kz est de loin le plus simple à utiliser (traduis en anglais). Les ventes ouvrent 45 jours avant le départ.

À Almaty, nous avons loué notre 4x4 pour 8 jours via l’agence The Rent, que l’on recommande sans hésiter. La réservation s’est faite très simplement via WhatsApp - une pratique courante au Kazakhstan. L’équipe est fiable, réactive, et reste joignable pendant toute la durée de la location (très pratique, par exemple pour payer le stationnement en ville via QR-code).

Un conseil : ne partez pas sans un vrai 4x4, surtout si vous prévoyez du off-road. Les pistes sont souvent chaotiques : rochers, boue, rivières à traverser, pentes impressionnantes… Sans notre Toyota tout-terrain, l’itinéraire aurait été impossible. Évitez les marques chinoises peu fiables, vérifiez l’état des freins, et partez avec de l’expérience au volant. Ce n’est pas une balade du dimanche !

Téléchargez Yandex Navi, l’équivalent local de Waze, pour suivre le trafic, les limitations de vitesse et les radars. Pensez à télécharger les cartes hors ligne si vous quittez les grandes villes. Pour plus de fiabilité, on vous conseille de coupler avec Google Maps, également en mode hors ligne... il nous a littéralement sauvé plus d’une fois !

Attention aux stationnements interdits ; les amendes pleuvent, et la police retire carrément votre plaque d’immatriculation. Une manière très efficace de vous forcer à passer à la caisse. Nous en avons fait les frais à l'entrée du Ayusai Visitor Center, le long de la route : 32€.

Bonne nouvelle pour les roadtrips, l’essence est incroyablement bon marché : autour de 0,30€ le litre.

Permis de conduire : la plupart des agences exigent soit un permis international, soit une traduction assermentée de votre permis français en russe ou en kazakh. Certaines acceptent le permis français tel quel, mais recommandent tout de même une version traduite en cyrillique en cas de contrôle de police. Nous l'avons fait mais n'en n'avons pas eu l'utilité.

Traduction officielle : adressez-vous à un traducteur assermenté auprès de la Cour d’appel de votre région. Vous trouverez la liste sur le site officiel de l'administration française. Comptez entre 30 € et 100 € selon les traducteurs.

Sur place, téléchargez YandexGo, le Uber local, aux prix très attractifs : environ 6€ pour rejoindre l’aéroport, et entre 1€ et 2,50€ pour des trajets en centre-ville.

Pour quelques poignées de centimes la minute, vous avez aussi la possibilité de louer des trottinettes à Almaty et Astana, pratique avec les nombreuses pistes cyclables.

Almaty est la seule ville du pays à posséder un réseau de métro, mais nous ne l’avons pas testé, car il dessert la ville de manière assez aléatoire.

OÙ DORMIR

Pour optimiser notre itinéraire, nous avons choisi nos hébergements en évitant les longs trajets et en privilégiant la proximité des sites incontournables. J’ai été agréablement surprise par l’excellent rapport qualité-prix des logements, surtout dans les grandes villes.

Petit conseil pour les dormeurs sensibles : pensez à prendre un masque pour les yeux. Les rideaux occultants et les stores sont une denrée rare !

- 25 au 28 août : Airbnb « Appartement neuf avec rénovation design » (140€)

Appartement moderne et fonctionnel, avec tout le confort nécessaire. La localisation est correcte à environ 10 minutes en trottinette de Bayterek. Syganak Street 15, Astana

- 30 août au 1er septembre : Airbnb « La nouvelle résidence Meridian et l'eau potable en cadeau » (89€)

Studio tout équipé, de bon standing, à deux pas du centre historique. Il se trouve dans un grand complexe résidentiel, donc il peut falloir un peu de temps pour repérer le bon bâtiment la première fois. Seyfullin Avenue 416, Almaty

- 1er au 3 septembre : Assy Yurt Camp (267€, repas inclus)

Chalet en bois au charme authentique, niché au cœur du plateau d’Assy, dans un cadre naturel époustouflant. Ici, pas de salle de bain traditionnelle : on se lave à l’ancienne, avec une douche côté sauna et des bassines d’eau chaude et froide, tandis qu’un évier se trouve sur la terrasse. Le WiFi est limité à un coin précis du jardin et à la cuisine où sont servis les repas, préparés sur place et moyennant un supplément raisonnable. C’est la seule option culinaire, à moins d’apporter son propre pique-nique mais attention, il n’y a ni frigo dans la chambre ni village à proximité. La réservation se fait via Instagram. Assy Yurt Camp, Assy Plateau, Kazakhstan

- 3 au 5 septembre : Tau Tas Charyn (188€)

Tiny house confortable, équipée d’une salle de bain privée et d’une terrasse avec vue imprenable sur le Parc National de Charyn Canyon. Plusieurs options de restauration sont accessibles à proximité. Charyn Canyon National Park, Kazakhstan

- 5 au 7 septembre : Aigai Qum Hôtel (83€, repas inclus)

Chambre d’hôte confortable et calme, située dans un petit village en amont du parc national Altyn-Emel. La chambre offre une salle de bain privée et des lits simples séparés. Les repas sont disponibles sur place, en supplément et sur réservation. Notez qu’il n’y a ni restaurant ni supermarché dans le village ou aux alentours immédiats. La réservation se fait facilement via WhatsApp, contact disponible sur la page Google. Basshi, Kazakhstan

- 7 au 9 septembre : Airbnb « Appartement GlowNest | Près de Mega 34 » (97€)

Superbe appartement de très bon standing, situé dans le même complexe résidentiel que l’autre logement. Si je devais choisir, ce serait clairement mon préféré des deux. Seyfullin Avenue 416, Almaty

- 9 au 14 septembre : Booking « Turan Hotel » (120€)

Hôtel calme et récent au rapport qualité-prix imbattable. La literie est incroyable et enfin… des rideaux occultants ! Un café attenant offre un cadre agréable pour se restaurer. Bonus : il est possible de privatiser le spa (sauna et piscine) pour seulement 15€ de l’heure. Microdistrict 4, Aktau

OÙ MANGER

Mange-t-on bien au Kazakhstan ? La réponse est un grand oui à condition d’aimer la viande ! Même si les options végétariennes existent, la viande reste au cœur des plats traditionnels kazakhs… et cela inclut aussi la viande de cheval.

Parmi les spécialités, vous découvrirez le Beshbarmak, un plat de viande servi avec des pâtes plates, un peu comme de petites lasagnes. Il y a aussi le Kazy, une saucisse de viande de cheval coupée en rondelles, le Plov - riz pilaf à la viande - et les Mantis, ces gros raviolis généreusement farcis à la viande.

Côté boissons, on trouve le lait de jument fermenté, typique du pays. Il y a aussi des petites boulettes de fromage fermenté, dures comme de la pierre mais nos intestins ont préféré passer leur tour !

Petite mise en garde pratique : l’eau n’est pas potable dans le pays.

Côté budget, la nourriture est très abordable : vous pouvez manger pour à peine 4€ par personne dans un fast-food, compter autour de 10€ dans un bon restaurant, et même tenter des adresses gastronomiques avec des tarifs plus occidentaux.

Voici nos recommandations :

. Aula (Astana) - Bonne cuisine traditionnelle servie dans un cadre joliment décoré.

. Saksaul (Astana) - Très bon restaurant kazakh, décoré avec goût. Notre coup de cœur !

. Daredzhani (Astana) - Excellente cuisine géorgienne.

. Tary Coffee (Almaty et Charyn) - Restaurants corrects mais assez chers.

. Nedelka (Almaty) - Très bon brunch avec des prix très abordables.

. Line Brew Reserve (Almaty) - Spécialité de viandes avec des tarifs plutôt élevés.

. Barashka Dine & Drink (Aktau) - Très bon restaurant kazakh.

. La Terrasse City Cafe (Aktau) - Bon brunch avec des prix très corrects.

. The Bridge (Aktau) - Bon restaurant avec ambiance musicale live.

QUE FAIRE OU VOIR

Ne comptez pas tout voir en une semaine au Kazakhstan. Pour vraiment en saisir l'ampleur, il faut au minimum trois semaines, tant ce neuvième plus grand pays du monde est vaste. Même avec ce temps, nous avons dû faire des choix et laisser certaines étapes de côté car les distances sont souvent plus longues qu’elles n’y paraissent.

Voici notre itinéraire, adapté à nos envies et coups de cœur : Vol Paris → Astana → train de nuit pour Almaty → plateau d’Assy → parc national de Charyn → parc national d’Altyn-Emel → Almaty → vol pour Aktaou → réserve d’Usyurt → vol retour Paris.

Astana et sa région

Avec ses bâtiments de verre aux formes abstraites, Astana, aussi appelée Nur-Sultan, surprend par son allure futuriste, en fort contraste avec le reste du pays marqué par son passé soviétique.

Parmi les immanquables, la Tour Bayterek est le symbole de la ville. Souvent comparée à un trophée de football, elle incarne l’indépendance du Kazakhstan. Pour 2 500 tenges, vous pouvez monter au sommet et profiter d’une vue spectaculaire sur une ville immense, sept fois plus grande que Paris. Vous verrez aussi des Kazakhs se presser au dernier étage pour toucher la réplique de la main du président... une tradition locale étonnante !

Les amateurs de shopping ne seront pas en reste. Des dizaines de centres commerciaux s’offrent à vous, mais le plus impressionnant est sans doute Khan Shatyr, un centre ultra-moderne qui ressemble à une yourte futuriste visible de loin. Là, vous trouverez absolument tout, des manèges à une plage intérieure !

Pour une balade agréable, le Parc des Amoureux et son prolongement, le boulevard Nurjol, sont incontournables. Cette promenade s’étend de Khan Shatyr, en passant par Bayterek, jusqu’à Ak Orda, l’équivalent kazakh de la Maison Blanche. Très fréquentée en fin de journée par les locaux qui s’y promènent en famille ou en amoureux.

Au coucher du soleil, ne manquez pas le spectacle du Khan Shatyr qui change de couleur, parfaitement aligné avec l’arc doré de la Halyk Bank.

Non loin, la Mosquée Nur Astana impressionne surtout de l’extérieur avec ses dômes dorés. L’entrée est séparée pour les hommes et les femmes, et des vêtements adaptés sont prêtés gratuitement à l’entrée.

J’ai été un peu déçue par le Presidential Park car les photos sur internet montraient une végétation luxuriante et des installations modernes, comme un bassin géant en forme d’aigle à l’entrée. En réalité, le parc est immense, mais il est difficile de trouver l’entrée principale car rien n’est indiqué et certaines zones semblaient défraîchies ou en travaux. Peut-être étions-nous dans une mauvaise partie, mais il manquait clairement d’entretien.

Au centre du parc, plusieurs monuments à l’architecture originale se dressent, notamment le Palais de la paix et de la réconciliation, une pyramide symbolique.

Si vous souhaitez vous mettre au vert dans un lieu mieux entretenu, Central Park semble être une bonne alternative, plus fréquentée et plus soignée.

Sur la place principale de la ville trône le Musée National du Kazakhstan. Pour 2 000 tenges, vous découvrirez l’histoire du pays sous toutes ses formes. La visite est intéressante, même si elle ne vous occupera pas toute l’après-midi.

Au sud de la capitale, ne manquez pas la Grande Mosquée d’Astana, la plus grande d’Asie centrale et la septième au monde en capacité d’accueil.

L’extérieur impressionne par sa taille et ses murs immaculés contrastant avec le bleu profond de ses dômes. L’entrée est gratuite et des vêtements décents sont prêtés aux visiteurs, hommes comme femmes.

À l’intérieur, l’immensité et la modernité frappent : en plus de cafés et boutiques souvenirs, des escalators dorés mènent aux niveaux inférieurs et la salle de prière des hommes possède l’un des dômes et tapis les plus remarquables de l’architecture arabo-musulmane.

Depuis le parvis, vous pouvez apercevoir le Musée du futur et de l’énergie (Nur Alem Museum) en forme de sphère, malheureusement fermé temporairement lors de notre visite.

Nous avions réservé à l’avance une excursion de deux jours et une nuit au Ranch Taiburyldyn Shabysy, pour découvrir la culture kazakhe et partager du temps avec des locaux. Malgré un tarif un peu élevé, je vous la recommande vivement : vous en aurez vraiment pour votre argent ! Je vous conseille de réserver directement auprès du ranch, car les plateformes de réservation prennent souvent une marge importante. N’hésitez pas à demander le prix indiqué sur Viator.

Le ranch se trouve à environ 35 km au sud d’Astana. Alima et son équipe sont adorables. Ils viennent vous chercher en ville. La chambre, confortable, est située juste en face de la maison d’Alima et à proximité des chevaux. Cerise sur le gâteau : un sauna privé dans la salle de bain !

Voici ce qui est inclus pour 210€ par personne :

. Le transfert privé aller-retour depuis Astana

. Les balades à cheval (6 à 7 heures au total)

. Trois déjeuners

. Un dîner

. Un petit-déjeuner

Une expérience unique à ne pas manquer pour s’immerger pleinement dans la vie kazakhe.

Almaty et sa région

Plus traditionnelle et ombragée, Almaty est l’ancienne capitale du Kazakhstan. Rasée à deux reprises au siècle dernier par de puissants tremblements de terre, la région est marquée par une activité sismique qui a façonné ses paysages, notamment plusieurs parcs nationaux aux décors spectaculaires.

Pour s’imprégner de l’ambiance locale, rendez-vous au Green Bazar. Ce marché est un véritable festival pour les sens, entre odeurs, couleurs et agitation du quartier.

À quelques rues de là, le Parc Panfilov abrite l'incontournable Cathédrale Zenkov. Sa particularité ? Elle est entièrement construite en bois, sans un seul clou et la verdure environnante met en valeur ses couleurs acidulées.

L’entrée principale du jardin botanique se trouve au nord. Pour 3 600 tenges, vous pouvez vous y balader librement. Il s'agit de ma partie préférée, avec ses nombreuses fleurs, ses bassins paisibles et une vue imprenable sur les montagnes environnantes. Le parc est immense et offre de nombreux itinéraires et ambiances différentes à explorer.

Au sud d’Almaty, la colline de Kok Tobe est l’endroit idéal pour finir la journée. Le téléphérique coûte 13 200 tenges aller-retour par personne. Nous avons profité d’une offre incluant un tour de grande roue et un tour de roller coaster.

Du sommet, la vue sur la ville est superbe, surtout au coucher du soleil quand le ciel est dégagé. Vous y trouverez aussi des boutiques souvenirs (rare au Kazakhstan), des points de restauration, et bien sûr, le fameux roller coaster vertigineux qui dévale les pentes de la colline. Amusement garanti mais attention, faites la queue tôt car en fin de journée la file est interminable !

Perché à plus de 2 500 mètres d’altitude dans le parc national d’Ile-Alatau, Big Almaty Lake est un lac glaciaire aux eaux d’un bleu saisissant. Interdit à la baignade, il sert de réservoir d’eau pour la ville d’Almaty.

Comme dans beaucoup d’espaces protégés, une éco-taxe de 1 000 tenges par véhicule est requise pour accéder au parc.

La route d’accès au lac est désormais réglementée et fermée quelques kilomètres après le Ayusai Visitor Center.

Deux options s’offrent alors à vous :

. Louer un vélo électrique (20 000 tenges par personne) au Visitor Center pour parcourir les 13 kilomètres de route asphaltée jusqu’au lac. Comptez environ 45 minutes d’effort à l’aller.

. Partir en randonnée en suivant la canalisation d’eau, surnommée "the pipe", sur un sentier de 3,2 kilomètres (5 à 6 heures aller-retour). Le niveau est plutôt moyen à difficile, avec une inclinaison parfois plus proche de l’escalade qu'une balade de santé.

Nous avons tenté la randonnée, mais avons dû abandonner au bout d’une heure. Nous n’avions pas anticipé la difficulté du terrain et ma peur du vide a rapidement pris le dessus.

Pour finir sur une note plus légère, nous avons profité d’une séance photo en plein air et en tenues traditionnelles grâce à la boutique Canon du Visitor Center. Pour 19 €, nous avons choisi six tirages au format 10x15, avec les versions numériques incluses. Vous pouvez sélectionner autant de photos et formats que vous souhaitez - une belle façon de ramener un souvenir unique de ce voyage !

Pour rejoindre le plateau d’Assy et ses majestueuses montagnes verdoyantes, il faut d’abord traverser les gorges de Turgen. Comme souvent dans les parcs naturels kazakhs, une éco-taxe de 1 000 tenges par véhicule est à prévoir à l’entrée.

À partir de là, un vrai 4x4 est indispensable - un simple SUV ne suffira pas sur les chemins rocailleux. Pensez à télécharger les cartes hors ligne sur Yandex et Google Maps, car le réseau disparaît complètement après plusieurs kilomètres.

Ne sous-estimez jamais les distances. Google Maps nous indiquait 3 heures depuis Almaty, mais il nous a fallu plus de 5 heures pour atteindre notre campement, les pistes nous forçant à rouler à 15 km/h au mieux.

Partez tôt dans la journée et prévoyez d’arriver avant la tombée de la nuit. Le hors-piste peut vite tourner à la galère si vous vous perdez ou tombez en panne dans cette zone totalement isolée. Ne vous aventurez pas dans l’herbe du plateau, même si elle semble accueillante car certains endroits sont marécageux. Suivez toujours les traces visibles.

Petit conseil utile : informez votre hôte de votre heure de départ afin qu’il s’assure de votre arrivée à bon port.

Le plateau d’Assy est l’endroit idéal pour déconnecter : vaste, sauvage et paisible, loin de toute agitation - le premier village se trouve à plus de quatre heures de route. Ici, la nature règne en maître et invite à lever le pied.

Côté activités, les possibilités ne manquent pas : balade à cheval, randonnée au milieu de paysages fabuleux, baignade rafraîchissante dans la rivière, découverte de pétroglyphes antiques ou encore exploration autour de l’observatoire astronomique d’Assy Turgen. Un cadre unique pour profiter d’un grand bol d’air pur.

Pour rappel, toute la traversée du plateau : des gorges de Turgen jusqu’au village de Kokpek, se fait sans réseau mobile et sur des pistes parfois périlleuses. En particulier la portion Assy–Bartogay : pistes à flanc de canyon, crevasses énormes, roches, passages d’animaux sauvages, pentes à vous donner des sueurs froides...

Mais au-delà de la prudence nécessaire, cette aventure offre des paysages absolument grandioses, parmi les plus spectaculaires du pays. Une expérience inoubliable à condition de bien s’y préparer !

Le réservoir de Bartogay est un lac artificiel aux eaux bleues laiteuses qui tranchent magnifiquement avec les montagnes arides et rocheuses qui l'entourent. Un lieu spectaculaire et encore peu connu, à ne pas manquer si vous passez par cette région. Sa beauté brute et apaisante vaut vraiment le détour !

Ne vous aventurez pas trop près des eaux avec votre véhicule et rester sur les pistes pour éviter de vous embourber.

Le Charyn Canyon National Park est souvent surnommé le Grand Canyon du Kazakhstan. Avec ses formations rocheuses remarquables aux teintes ocre et rouge, il offre un décor à couper le souffle, digne de l'Arizona… mais bien moins touristique.

L’entrée du parc se fait en voiture et les billets s’achètent directement à l’entrée : 3 000 tenges par véhicule.

Lors de notre passage, deux des trois itinéraires de randonnée étaient fermés, nous avons donc opté pour la légendaire Vallée des Châteaux, que nous avons explorée à la fois depuis les hauteurs et en descendant dans le canyon.

Randonnée en haut du canyon

Le parc s’étend sur plus de 150 km, mais la randonnée principale dans le canyon est courte et accessible : environ 2,5 km aller, qui se termine dans un cul-de-sac au bord de la rivière Charyn. La marche est facile mais attention à la chaleur si vous y allez en pleine journée car il y a peu d’ombre sur le parcours !

Vous avez aussi la possibilité de réserver un tour organisé en voiturette au petit matin pour voir le lever du soleil pour 50 000 tenges par personne, une somme considérable quand on sait qu'on peut le faire par soi-même...

Randonnée dans le canyon

Gardez les yeux bien ouverts, avec un peu de chance vous apercevrez des gerbilles qui filent entre les rochers. Un petit clin d'œil à la faune locale qui rend la visite encore plus sympathique.

Le Parc national d’Altyn-Emel est aussi un incontournable du sud-est kazakh, avec ses paysages désertiques et ses reliefs fascinants. Il se compose de trois routes touristiques, dont la 1 et la 3 partent du village de Basshi (anciennement Kalinino).

L’entrée se règle au centre des visiteurs de Basshi pour 3 780 tenges par véhicule. Munissez-vous de vos passeports et du numéro d’immatriculation de votre voiture.

Le laissez-passer est valable pour une journée donc si vous êtes bien organisés vous pouvez combiner les deux itinéraires.

Les checkpoints sont ouverts de 7h30 à 18h00. Pensez à sortir à temps, car les barrières sont fermées après cet horaire.

Les pistes sont plutôt dégagées ce qui permet de rouler à bonne allure avec un 4x4 mais restez vigilants : les gerbilles traversent souvent et nous avons même croisé un renard !

Si vous êtes chanceux, vous pourriez apercevoir des chevaux de Przewalski ou même des saïgas, bien que ces espèces soient extrêmement discrètes, nous n'avons pas eu la chance d'en voir.

Route 1 : Dune chantante

Depuis Basshi, comptez environ 45 minutes de piste (60 km/h en 4x4) pour rejoindre la fameuse dune chantante, une merveille naturelle.

La montée prend environ 30 minutes à pied. Une fois au sommet, descendez le long des flancs de sable pour entendre ce vrombissement unique produit par le frottement des grains, une expérience sensorielle étonnante.

Important : Il n’est pas possible de passer directement de la route 1 à la route 3. Vous devez sortir par le checkpoint de la 1, puis reprendre la route en direction du checkpoint de la 3.

Route 3 : Aktau Mountains et Katutau Mountains

Le chemin vers les Aktau Mountains prend environ 1h30, avec plusieurs portions très abîmées qui nécessitent de rouler lentement. Mais l’effort en vaut largement la peine.

Les canyons colorés qui s’y dévoilent (blanc, jaune, orange, rouge…) sont tout simplement stupéfiants. Vous aurez l’impression d’avoir quitté la Terre pour une planète lointaine.

Il est possible de marcher librement à l’intérieur de ces formations mais attention, aucun sentier n’est balisé. Gardez bien vos repères.

Sur la route, à mi-chemin entre le checkpoint et les montagnes Aktau, une bifurcation mène aux Katutau Mountains, que nous avons dû passer par manque de temps

Aktau et sa région

Aktau, ville balnéaire et pétrolière nichée sur les rives de la mer Caspienne, n'est pas réputée pour son charme architectural soviétique… mais plutôt pour la richesse naturelle et géologique de sa région environnante. C’est ici que le voyage prend fin, dans un paysage unique qui n'est autre qu'une infime partie du vestige de l’ancien océan Téthys.

Parmi les curiosités naturelles majeures :

. La Réserve d’Ustyurt, aux paysages lunaires

. La dépression de Karagiye, à -132 mètres sous le niveau de la mer, elle l’un des cinq points les plus bas de la planète

Avant notre départ, j’avais lu que la réserve d’Ustyurt ne pouvait se visiter qu’avec un guide, en raison de l’immensité du site, de l’absence de sentiers balisés, et de la nécessité d’un laissez-passer spécial. J’avais donc trouvé un guide local… qui s’est révélé être une énorme déception.

Mal organisé, bruyant, peu professionnel, il a conduit pendant plus de 10h la première journée avec la musique à fond, sans réelle explication ni pause bien pensée. Les repas ? Improvisés. L’hygiène ? Laissez tomber. Et pour le camping : tente montée sur un sol rocailleux, sans sardines, sans oreillers, et un réveil à 6h30… sous des vents violents qui ont plié la tente.

Résultat : nous avons écourté l’excursion dès le lendemain matin, manquant tristement deux des sites que nous attendions : Kyzylkup Canyon et le mont Bokty.

Malgré les conditions, nous avons tout de même découvert plusieurs sites exceptionnels :

. Haut et moyen panormas de Bozzhira

. Ybykty Canyon

. Mount Sherkala

. Mount Kokkalai

Mention spéciale à Bozzhira, un paysage lunaire grandiose qui vous cloue littéralement sur place. Face à ces pics calcaires dressés vers le ciel, on se sent minuscule, isolé, et totalement émerveillé. Un décor de science-fiction mais bien réel.

Bozzhira moyen panorama

Bozzhira haut panorama

Avec le recul, je pense qu’il est possible d’explorer la réserve par soi-même, sans guide, à condition de bien s’organiser. Voici ce que je recommanderais :

. Louez un bon 4x4, si possible équipé pour le camping (tente sur toit, matériel, eau…)

. Partez tôt le matin, en visant Bozzhira, Kyzylkup et Bokty (tous sur un même itinéraire)

. Téléchargez vos cartes hors-ligne (Yandex + Google Maps) et si possible prévenez un contact local de votre itinéraire

Bien organisée, cette expédition peut se faire en une longue journée ou en 2 jours avec une nuit sur place. Campez au panorama principal de Bozzhira, comme nous et d'autres nombreux voyageurs le font.

Nous avions prévu de terminer notre aventure par quelques jours de farniente à la plage et peut-être un tour dans l’un des parcs aquatiques autour d’Aktau… mais la météo capricieuse en a décidé autrement.

À la place, nous avons opté pour la détente en ville : balades tranquilles entre les croisettes du 15e et du 4e microdistricts, jusqu'à la corniche sud qui mène aux plages principales d’Aktau.

Si le temps s’y prête, sachez qu’il est également possible de faire du bateau sur la mer Caspienne via plusieurs agences locales.

BUDGET

Avion (vols internationaux) - 656€ par personne

Avion (vols domestiques) - 70€ par personne

Train - 46€ par personne

Location de voiture - 286€ par personne

Essence - 25€ par personne

Traduction du permis de conduire - 27,50€ par personne

Hébergement - 492€ par personne

Restaurants et nourriture - 300€ par personne

Excursion Réserve d'Ustyurt - 204€ par personne

Excursion au ranch - 210€ par personne

Visites - 54€ par personne

Parking - 0,50€ par personne

Eco-taxes - 1,50€ par personne

Péage - 0,50€ par personne

Yandex - 60€ par personne

Carte Sim - 10,50€ par personne

= 2 443,50€ par personne hors dépenses personnelles

= 4 887€ pour deux pour 22 jours

NB : 1€ = 620 tenges Kazakh (KZT)